Le saumon d'élevage potentiellement plus cancérigène

Le saumon d'élevage potentiellement plus cancérigène

Le saumon est un des poissons suggéré pour augmenter notre consommation en Oméga-3. Mais le saumon d'élevage, de par son alimentation artificielle et industrielle, n'est pas un bon apport en Oméga-3.

Il est, au contraire trop riche en Oméga-6 qui abondent dans l'alimentation industrielle et finissent par devenir pro-inflammatoires. Pour profiter d'un apport en Oméga-3 et éviter la contamination du poisson, il faut consommer du saumon sauvage de l'Alaska.

De plus, selon des études largement publiées à travers le monde, le saumon d'élevage est potentiellement plus cancérigène que son cousin sauvage, selon une étude publiée au mois de janvier par la revue américaine "Science", mais les Etats-Unis jugent le risque dérisoire comparé aux bienfaits du poisson.

Une étude, financée par la société philanthropique américaine Pew Charitable Trusts, suggère que le saumon d'élevage contient nettement plus de dioxine et de polluants, probablement parce que son alimentation concentre les polluants de l'océan en étant moins variée que celle des espèces sauvages.

Les chercheurs en concluent que manger du saumon d'élevage plus d'une fois par mois pourrait augmenter légèrement le risque de cancer à long terme. Ils appellent donc les consommateurs à préférer le saumon sauvage et les pisciculteurs à modifier l'alimentation des élevages.

De son côté, l'Agence fédérale de l'alimentation et du médicament (FDA) estime que les niveaux de polluants sont très légers. Elle exhorte donc les Américains à ne pas modifier leur régime. Ce débat risque de plonger les consommateurs dans l'incertitude: on leur recommande en effet depuis longtemps de manger du poisson au moins deux fois par semaine afin de prévenir les risques cardiovasculaires. Et le saumon est favori pour sa teneur particulièrement élevée en acides gras omega-3 ainsi que pour la présence très faible de mercure dans sa chair.

Il est à noter que la majeure partie du saumon d'élevage vendu aux Etats-Unis provient du Chili et que s'il contient plus de polluants que le saumon sauvage, l'écart est moindre que dans d'autres zones comme l'Europe du Nord.

En outre, l'étude porte sur du saumon cru, avec la peau. Une fois la peau ôtée et grillé, l'animal contient nettement moins de dioxine et autres polluants accumulés dans la graisse, selon la FDA. Les recherches publiées jeudi montrent que le niveau moyen de dioxine est onze fois moins élevé dans le saumon sauvage que dans celui d'élevage, à 0,17 particules par milliard (ppb) contre 1,88ppb. Pour les PCB, molécules toxiques utilisées notamment dans le plastique, la moyenne est de 36,6ppb en élevage contre 4,75ppb dans la nature.

"Nous ne disons évidemment pas aux gens de ne pas manger de poisson", se défend l'un des auteurs de l'enquête, David Carpenter, de l'Université d'Albany (Etat de New York), qui a analysé 700 saumons dans le monde entier et se réfère aux normes de l'Agence de protection de l'environnement, plus sévères que celles de la FDA.

David Carpenter explique l'écart entre les différents saumons par le fait qu'en élevage ils sont nourris avec beaucoup d'huile de poisson et un mélange de quelques espèces seulement de poissons de l'océan, qui concentre les polluants entrés dans la chaîne alimentaire, alors que l'alimentation des saumons sauvages est plus variée.

Jane Houlihan, du Groupe de travail pour l'environnement, estime néanmoins que les pratiques sont en train de changer dans l'élevage aux Etats-Unis, au Canada et au Chili. "Le niveau de PCB recule de 10 à 20% par an", affirme-t-elle.

Les éleveurs soulignent de leur côté que les niveaux relevés restent en deçà des plafonds fixés par la FDA et que d'autres aliments beaucoup plus consommés, comme le boeuf, représentent un risque supérieur. Plus de la moitié du saumon consommé dans le monde provient de l'élevage, depuis ses débuts il y a 20 ans.

 

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