Il est regrettable que les médias reprennent de façon sensationnelle certaines études publiées par quelques scientifiques en mal de publicité.
Les médias se contentent
plus que souvent de publier en gros titres les grandes lignes de la publication
dite scientifique. Pourtant, la plupart du temps une lecture plus attentive
de ces publications, permet de tirer des conclusions parfois bien différentes
des gros titres, où même tout simplement elle permet de ne pas tirer de
conclusions.
Les résultats d'une étude qui a été réalisée par des chercheurs de l'école
de médecine Johns Hopkins, ont été repris de façon particulièrement irresponsable
par de nombreux médias incluant Radio Canada et Le Figaro.
A lire les articles de ces médias la consommation de doses supérieures
à 400 U.I. par jour de vitamine E augmenterait le risque de mortalité!
Alors qu'en fait les études portent principalement sur des personnes atteintes
de cancers gastro intestinaux et qui ont reçu des doses importantes de
différentes vitamines incluant la vitamine E. Mais de plus si l'on se
donne la peine de lire attentivement les conclusions de ces études on
s'aperçoit que les auteurs sont très prudents en mentionnant clairement
que le résultat n'est pas suffisamment significatif et qu'il est prématuré
de tirer des conclusions définitives.
Ces faits ne sont jamais mentionnés dans les articles des grands médias,
toujours à la recherche de titres sensationnels et accrocheurs, donc plus
vendeurs!
Voyons les choses d'une façon beaucoup plus réaliste et objective :
L'étude en question est en fait une étude statistique reprenant d'une façon objective 14 études. Pour une raison obscure les chercheurs ont sélectionné uniquement des études à tendances négatives et ont rejeté d'autres études, dont les résultats étaient favorables suite à l'utilisation de vitamines, ce qui aurait amené le résultat statistique dans une zone trop positive sur l'effet des vitamines.
Dans une
entrevue publiée par Le Journal Santé, le Dr Dominique Rueff (docteur
en médecine, diplômé universitaire de cancérologie, attaché d'enseignement
à la Faculté de Médecine de Marseille) apporte les remarques suivantes
:
Qu'il s'agit d'une étude de pures statistiques portant principalement
sur des groupes de cancers digestifs, traités bien entendu par des thérapeutiques
classiques. Il fait remarquer à juste titre que personne n'a jamais prétendu
que des antioxydants ou tout autre nutriment étaient susceptibles de traiter
avec succès un cancer en pleine évolution, surtout s'il s'agit de cancers
du foie et de cancers digestifs.
Ces types de cancers offrant très peu de chances de guérison, même avec
les traitements médicamenteux classiques et agressifs.
L'étude
rapportée par le Lancet reprend quatorze études dont seules trois concernent
des personnes en bonne santé. De plus, pour l'une d'entre elles on retrouve
le problème d'échantillonage d'une population de travailleurs de l'amiante,
recevant des mégas doses de bêta carotène, une population qui est donc
à haut risques.
Comme le signale le Dr Rueff, il s'agit d'une étude ancienne, aux méthodes
très critiquées. Cette seule étude influence fortement, d'une manière
négative. Le résultat statistique obtenu est extrêmement faible et les
auteurs de l'étude admettent que le résultat statistique obtenu est tellement
faible (à peine 1%) qu'il est à la limite du seuil significatif.
De conclure le Dr Rueff, il est totalement illogique d'en tirer des conclusions aussi alarmistes comme l'on fait de nombreux médias. N'oublions pas les nombreuses autres études cliniques qui ont démontré que l'apparition de certaines maladies, incluant des cancers, étaient en relation avec un statut antioxydant déficitaire. Il cite notamment l'étude française SU.VI.MAX, effectuée sur 19 000 volontaires ayant pris des vitamines antioxydantes. Cette étude a conclu à une diminution de 31% des cancers chez l'homme.
Dernier point, il n'est absolument pas clair dans le protocole d'étude de savoir quel type de vitamine E a été administré aux patients. Vitamine d'origine naturelle ou synthétique? Il est reconnut que la vitamine E synthétique n'est pas aussi efficace que la vitamine E de source naturelle.
Notre conclusion
est de toujours vérifier à la source avant de tirer des conclusions alarmistes
et hâtives. S'assurer du véritable contenu des études mentionnées et lire
attentivement toutes les conclusions des auteurs.
S'assurer que la procédure utilisée n'est pas de nature à fausser dès
le départ le résultat, et surtout chercher les commentaires et les conclusions
de différents spécialistes compétents en santé, de préférence des médecins
ouverts à toutes méthodes ou traitements pouvant être bénéfiques pour
leur patient.
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