Le rire, nouvelle médecine pour les diabétiques

Le rire, nouvelle médecine pour les diabétiques

Les diabétiques pourraient améliorer leurs taux de cholestérol et peut-être réduire leur risque de crise cardiaque en se réservant chaque jour du temps pour rire de bon cœur, soutiennent les chercheurs.

Le rire pourrait effectivement constituer un remède efficace, selon l’auteur responsable, Lee Berk, un spécialiste des soins préventifs et psychoneuroimmonologue de l’Université Loma Linda, à Loma Linda, en Californie.

Le rire pourrait être aussi précieux que les médicaments contre le diabète. Berk doit présenter ses résultats dans le cadre de la conférence annuelle de l’American Physiological Society, à la Nouvelle-Orléans. Berk et son collègue, le docteur Stanley Tan, un endocrinologue et spécialiste du diabète du Oak Crest Health Research Institute à Loma Linda, ont réparti 20 adultes souffrant du diabète de type 2 dont l’âge moyen était de 50 ans au sein d’un groupe témoin et d’un groupe de rire.

Tous les participants souffrant d’hypertension artérielle et d’hypercholestérolémie. Les deux groupes suivaient un traitement constitué de médicaments courants contre le diabète, de médicaments contre l’hypertension artérielle et de médicaments réduisant le cholestérol. Les membres du groupe de rire avaient pour consigne de visionner du matériel humoristique « auto-sélectionné » pendant au moins 30 minutes tous les jours. Le matériel humoristique auto-sélectionné, désignait « ce qu’ils trouvaient personnellement drôle ou amusant ». Il s’agissait généralement de comédies de situation ou de films drôles.

Les membres du groupe de rire ont vite apprécié le traitement, assure-t-il, et ont respecté les consignes stipulant une exposition minimum à l’humour de 30 minutes quotidiennes. « Une fois qu’ils ont compris le principe, ils l’ont beaucoup aimé », ajoute-t-il.

Après 12 mois, les chercheurs ont évalué les deux groupes avec des tests visant à mesurer les taux de cholestérol et ceux de la protéine C-réactive, un marqueur de l’inflammation qui serait lié à la maladie cardiaque.

On a constaté au sein du groupe de rire une augmentation de 26 pour cent du « bon » cholestérol HDL, en comparaison avec une simple augmentation de 3 pour cent du bon cholestérol au sein du groupe témoin, explique Berk. Le taux des protéines néfastes C-réactives a diminué de 66 pour cent au sein du groupe de rire, mais simplement de 26 pour cent au sein du groupe témoin. Les différences étaient toutes deux statistiquement significatives.

Quel est le secret ? Le rire diminuerait les mauvais produits chimiques du corps tout en augmentant les bons produits chimiques, ce qui pourrait aider à rester en santé, préviendrait la maladie et pourrait bien contribuer à une meilleure efficacité des traitements conventionnels.

Ces résultats n’étonnent pas Theresa Garnero, une infirmière et éducatrice en diabète au California Pacific Medical Center, à San Francisco, qui a depuis longtemps recours à l’humour pour aider ses patients à gérer leur diabète. Elle a également partagé de l’information sur l’utilisation de l’humour dans les livres qu’elle a écrit sur le sujet.

Selon cette infirmière, un nombre grandissant de preuves révèlent l’importance de l’humour dans la gestion du diabète. Elle cite une autre étude dans le cadre de laquelle le rire a contribué à réduire l’augmentation de la glycémie qui survient après les repas. Le rire, dit-elle, contribue à remettre les choses en perspective.

Sue McLaughlin, présidente du département de soins de santé et d’éducation à l’American Diabetes Association, estime qu' il est encourageant de savoir qu’une chose comme le rire, qui est gratuit et qui peut-être partagé et favorisé en grand nombre, a des effets bénéfiques sur le bien-être des patients atteints de cette maladie chronique qui touche des millions d’Américains.

Lire également notre chronique: Le rire comme médecine? Ce n'est pas une blague!

 

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